PO monde






Chaussures peintes sur pieds nus inventent des vies


Dans l'immense damier de murs gris et ocres, toits rouillés, terre et boue, des millions de possibles s'inventent dans un incessant chaos et une énergie créative époustouflante

- Kinshasa  : 10 millions d'habitants...

- Plus de 85% de son économie vient du secteur informel… Pour trouver le dollar dont il a besoin chaque jour pour vivre, les Kinois doivent faire preuve d'une imagination exceptionnelle...

- La capitale congolaise a donné à l'Afrique - et au monde - une pléthore d'artistes : peintres, musiciens, plasticiens, sculpteurs, performeurs, etc… qui puisent leur inspiration de la vie quotidienne des gens et des "traditions" des nombreuses ethnies qui composent la ville...


Julie DJIKEY, du collectif Kisalu Nkia Mbote, artiste performeuse et photographe, a transformé son corps en "voiture humaine" en s'enduisant d'un mélange d'huile pour moteur et de cendres de pneus brûlés, avec des filtres à huile en guise de soutien-gorge, dénonçant l'anarchie urbaine, les pollutions multiformes et les atteintes à la santé des gens.

- Ces populations ont pour la plupart fui les différentes guerres congolaises des 20 dernières années et sont venues grossir les quartiers populaires de la capitale où elles se sont généralement regroupées par ethnies, reproduisant en ville leurs référents culturels villageois : langue, rituels, organisation familiale…

Ainsi Kinshasa représente-t-elle un incroyable concentré de ce pays grand comme 4 fois la France, 80 fois la Belgique, etc… doté de richesses immenses et immensément pauvre...


Bruce MOKANGA, membre de deux orchestres symphoniques des Kimbanguistes de Kinshsa, répète avec son alto chez lui, dans le quartier populaire de Ngiri-Ngiri 


Batys Isek KINGELEZ, l'artiste le plus connu de l'Afrique, qualifie son travail d'"Architecture maquettique". Il crée des villes en totale opposition avec Kinshasa, sa ville chaotique, anarchique et délabrée, inventant des métropoles rassemblant des conditions de développement nécessaires à son pays : habitat, éducation, justice, santé, sécurité.

Carrefour le plus animé
Boulangerie "Pain Victoire"

D'après Pascal MAITRE, COSMOS à     2013






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Didier, Patrice et Pascale - mains dans l'autre  possible




1. Demande si, en remerciement, veulent "quelque chose".
3.  Ben non.

2. Tend un sac en plastique avec une pochette dedans.
Je m'excuse pour les traces de farine.
1. Après café, enveloppe sur la table, Tout de même vous boirez du champagne à ma santé.
2. Bah, nous en fait, on boit pas.
3. C'est plutôt qu'on boit plus.

Ont fondé une association qui organise des sorties pour handicapés
3. On les emmène au musée, au restau, au théâtre, au cinéma, dans les parcs d'attraction… On voit des spectacles qu'on pourrait pas se payer…
1. Vous êtes des types bien.
3. On l'est peut-être devenu, on l'a pas toujours été. On a vraiment connu la galère. Mais il y a des gens qui nous ont tendu la main, alors maintenant on la tend.


3. Je connaissais les gens par leurs pieds.
2. Je passais trois nuits par semaine en cellule de dégrisement.


Sana, foyer, appartement.
3. C'était la première fois de ma vie que j'étais chez moi, ça me faisait bizarre. Au début, quand j'étais dehors, je continuais à regarder ma montre pour rentrer à 22h, comme dans les foyers.



Couché et ivre au pied d'un distributeur,  une femme s'arrête.
1. Je ne vous donne pas d'argent, 

mais voici ma carte. Je vous y attend.


2. J'ai acheté dix bières et en route.

Il fait du foin en arrivant, tout le monde veut le virer.
1. Laissez-moi, je m'en occupe.
2. Elle prends mes bières, me promet de me les garder jusqu'à la sortie.



Psychiâtrie, cure, sortie, rechute.

1. On va recommencer.
2. Cette fois, ça marche.


2. Depuis sept ans, je suis dans la même place.




Créent leur propre association.

3. Depuis qu'on fait ça, on connaît les plus beaux endroits de Paris. Tous les ans, pour le 14 Juillet, on monte voir le feu d'artifice avec les VIP à la tour Eiffel.
2. Ce qui est génial ce jour-là, c'est de traverser Paris escortés par les motards, avec tous les gens qui nous regardent. Et je me dis que là-dedans, y a tous ceux qui nous refusaient la pièce.



2. Il faut jamais s'arrête, parce que si on s'arrête, on recule. Maintenant, oui, je crois qu'on peut commencer à se reposer.  





Libre transcription de Conte de Printemps, Pascale Robert-Diard, MBlogs ,,,
l'intégralité de l'article ici








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Romana, Mana, Tahareh, Sepideh, Sara, Tina, Maryam . . .





motifs d'arrêt



- manteau et écharpe trop colorés.

- manteau trop court.

- manteau trop coloré.

- hidjab non approprié et sortie avec un homme étranger à la famille.
- manteau déboutonné et n'enveloppant pas entièrement.
- non port de chaussettes et vernis sur les ongles des orteils.
- . . .


icientre autres...






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DUCH, le maître des forges de l'enfer



    (cliquer sur l'image)


VANN NATH :

" Qu'avait donc fait le peuple khmer pour connaître un destin si affreux ? De quoi étions-nous coupables ?  "


RITHY PANH :

"Nath est là, l’histoire est là, on assume. Pourquoi voulez-vous qu’il n’y ait pas Nath ? Impossible pour Nath de ne pas participer. Ce n’est pas la première fois, il le fait par sa peinture, dans ses livres. Il l’a déjà fait dans deux de mes précédents films. Cet homme a passé sa vie à témoigner, à combattre l’impunité des khmer rouge. 


- J'aimerais que le film initie la parole.


Dans le film, à un certain moment une personne pour qui s’était bloqué dans sa tête depuis qu’il était gardien a eu envie d’expliquer son travail… Il n’arrive pas à l’expliquer mais il y parvient en complétant par des gestes… Ce qu’il faut c’est l’amener à une situation qui lui permette de sortir. C’est à lui de sortir ou pas. Mais ce n’est pas la vérité, personne ne connaît la vérité exacte.


Ce n’est pas une mise en scène mais plutôt une mise en situation. Ce n’est pas moi qui dicte les gestes ou les mots et s’il faut crier ou pas. Et puis, parfois quand la mémoire ne revient pas clairement, il faut veiller à ce qu’il ne se trompe pas… Dans ce cas-là, il recommence et nous réexplique… Ce n’est pas un mensonge. Il peut se tromper aussi.


- Ça reste un film et ça doit rester un film… Je ne suis pas juge ni procureur.


En tout cas ce n’est pas mon projet de travailler dans le pardon, la compassion ou la rédemption. Ce n’est pas à moi de pardonner ou pas. Le pardon est quelque chose de personnel. Est-ce qu’on arrivera à pardonner, je n’en sais rien. Il y a des choses qu’on peut et d’autres pas… Le pardon arrive après la reconnaissance des actes… Je suis dans la description de la mécanique S21 et je m’arrête là.


- C’est un film qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. C’est un questionnement que chacun d’entre nous doit avoir… Il faut faire attention aujourd'hui à la capacité des êtres humains à obéir. Parce qu’après le Cambodge, vous avez la Bosnie, le Rwanda. Avant le Cambodge il y a eu le génocide juif. Je crois qu’on ne pose pas assez de questions. Quand je fais ce film, je ne le vis pas comme une mission mais comme un questionnement.


- Vous savez c’est très compliqué de rentrer là-dedans [la question de la barbarie humaine] parce qu’après on finit par dire: n’y a-t-il pas un assassin qui dort en chacun d’entre nous ? Et je trouve que c’est indécent parce que les victimes auraient pu être assassins ! Ca veut dire ça aussi. Je ne rentre pas là-dedans. Le bon sentiment humain, inhumain en nous, c’est du romantisme. Engageons-nous à dire: la prochaine fois, si quelque chose va mal,… quelque soit son pays, il faut le combattre, tout de suite, avant qu’il ne soit trop tard. "



Extraits de Rithy Panh, cinéastepar Thierry Hervieu et Laurent Devanne, à lire ici

Et bien d'autres références, dont celle-ci, et celle-ci, et celle-ci et celle-ci et celle-ci ... 



***



ABOUNADDARA dans l'insistance-à-être des humbles





Les marteaux de Damas parmi d'autres intimités ici






ânonner ânée trouver 1 mule






p'agacer Petar aimer Manoa les trouver
tous



J’aime bien dire Bardhabora

J’aime dire Afrime, Bojame, Dorina J’aime bien dire Donika
_ j’aime vraiment Donika
J’aime dire Celikor, Ghoframe, Mounira _ Mounira particuliè-

rement
J’aime bien Gyorgy, j’aime aussi Arona, Homer, Heïa
J’aime bien dire Mirlinda, Gugush
J’aime encore Choukri, Imre, Tama, Vaïti, Vahinerii aussi _
tous je les aime
J’aime Bibile, j’aime Butina _ tiens Butina
J‘aime bien Guximore, Tasmine, Bouchra _ ah Bouchra

J’aime bien dire Attila _ Attila, je le trouve tendre
J’aime bien Nisko, Manoa, Matahi, Nani


J’aime André… eeuuhh


J’aime bien dire Andrew, Andriou, Andrezj, mais aussi Déa

Dré, Dédé
J’aime Ded, Dead (d.e.a.d) ne me fait pas peur… eeuuhh
J’aime bien dire Jinen, Sokole, Jasmin, Gentiane _ Gentiane

j’aime, j’aime vraiment… mmm 
J’aime Wasyl, Witalij, Wladek, Wladek aussi
J’aime dire Jewhen, Jola, Gacek _ Gacek ne m’agace pas du
tout
J’aime dire Kysia, Giula _ Gyula me plaît, Maryska aussi
J’aime bien dire Györ et Tatabonya _ Tatabonya... je ne m’en
lasse pas
J’aime bien Seman, Taras, Janos _  j’aime bien
J’aime bien dire Miodrag, Petar _ Petar je n’en ai pas peur

Mais il faut bien reconnaître qu’il est difficile de tous les
placer dans une phrase _ ça j’aime moins



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The algier's sections of a happy moment, 

DAVID CLAERBOUT



 
 


15 / 50000ème d'un moment soleil assis dans le noir ici




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"Je m'appelle Filda Adoch 




Filda transporte du bois
- Là, je rappor-
te du bois à la
maison, mais
on dirait que
j'ai des ailes
sur la tête et
que je vole à
travers le ciel



- Je suis dans le champ de maïs, la bouche grande ouverte,
les cheveux en bataille, comme les cheveux des rebelles et
la poitrine ballante. Je me trouve très belle, et les feuilles
autour de moi ressemblent à des fleurs






Filda casse du bois sur sa tête
- Ici, je n'avais pas de
hache ni de panga pour
couper le bois, donc, j'ai
décidé de le casser sur
ma tête. Mon dos est
très musclé et me rap-
pelle que même si j'ai
faim, j'arrive à m'occu-
per de ma famille





 - Je vois qu'avec ma force, je pourrais battre quelqu'un qui a
deux jambes





Filda avec tout le monde
- Cette photo
est très vraie,
car tout le
monde est là,
même les pou-
les.
C'est très beau







 - Une maison sans feu n'est pas une vraie maison


- C'est ici que j'ai perdu ma jambe en sautant sur une mine. Il était

très tôt et je partais travailler dans les champs. Comme il avait plu,
je ne voyais pas très bien le chemin; il y avait de la boue et des
feuilles partout. J'ai marché dessus et elle a explosé tout de suite.
J'ai passé trois mois à l'hôpital et suis rentrée avec un seul pied
pour découvrir que mon mari avait été tué par les rebelles. Je
suis contente d'être revenue ici. Je n'étais pas revenue avant par-
ce que j'avais peur. Je pensais que j'allais à nouveau marcher
sur une mine mais ce n'est pas arrivé.
Maintenant que j'ai marché ici en toute sécurité, je sais que je
peux marcher partout dans le monde.


- Ici, on voit ma mère qui marche à toute allure, sous
les papayers. Je ne sais pas où elle va si vite : on di-
rait qu'elle cherche quelqu'un


- Ici, c'est mon frère Odong, assis à côté de la maison, la nuit
sous un ciel rempli d'étoiles. Les étoiles sont importantes car
elles nous donnent l'heure. Les étoiles nous ont aussi aidé
lorsqu'on fuyait les rebelles : elles nous éclairaient. Ainsi
lorsqu'un enfant pleurait et qu'on risquait d'être entendus
par les rebelles, on disait que les étoiles allaient lui tomber
dessus et il regardait le ciel et avait sipeur qu'il s'arrêtait de
pleurer."

  (clic) . . .   puis   . . .  (clic)






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mélia




















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Estela de Carlotto - 80 ans, recherche toujours son petit-fils,


né en 1978 après que sa fille Laura a été enlevée par les militaires et assas-


sinée deux mois après son accouchement.

( avaient installé des maternités dans les centres clandestins de torture et d'extermination.
Les bébés étaient donnés en adoption à des couples liés aux militaires )

Les Abuelas ont retrouvé 103 des quelques 500 bébés volés à leurs
familles.

Manuel Gonçalves, 35 ans, est un Hijos qui avait été ca-
ché par sa mère dans un placard, entre deux coussins.

(Sur le banc des accusés pour l'assassinat de son père était assis un ancien sous-commis-
saire de police, élu plus tard maire puis député )

ABUELAS : Grands-Mères de la place de Mai - - -  HIJOS : "Enfants"  

(clic)(clic)(clic)


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" vous étiez à la veille d'une naissance, n'allez pas croi-
re votre illusion, ou votre espérance vient du démon, et
le démon c'est scientifique, l'inépuisable capacité hu-
maine de se raconter des histoires, et de les faire tenir
debout, une histoire par personne et vérité, tout pas-
sant par elle, et s'y tenir tout droit les yeux fermés, ou-
vre les yeux et les referme, couvrir de cendres, secouer
la tête pour faire tomber les cendres, ils étaient morts
et le feu reprend, ils se lèvent de partout avec les flam-
mes, une multitude d'oiseaux rouges, oiseau sur le pal-
mier, rouge et vert, rappelez-vous que vous êtes du feu
et que vous brûlerez éternellement, memento quia ignis
es, que vous êtes une matière de feu, matière ignée, ma-
tière brûlante, ignis, Agni, mortel ennemi des poissons."

BERNARD COLLIN, Avalois, Chandeigne
 




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" Il y avait le plus grand risque à être convaincu de corrup-
tion. Le coupable était puni du plus grand châtiment; et il
n'y avait aucune rémission, aucun pardon [...] Aujourd'hui,
tout est vendu au marché; en échange, on a importé ce qui
a perdu, ce qui a contaminé la Grèce."

DEMOSTHÈNE, in J.H. Michot Un ABC de la barbarie




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dignité
"DIGNITÉ"


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"JAFAR PANAHI L'accordéon"
















http://www.visapourlimage.com/fr/exhibition/5683.do